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me savoir gré d’avoir tenu compte « des diverses améliorations dans la condition des artistes, — de la position brillante que plusieurs d’entre eux ont acquise, — du pied d’égalité qui s’établit insensiblement entre l’aristocratie de la naissance, l’aristocratie de la fortune et celle de l’intelligence[1]. » Seulement il me semble avoir tenu aussi un langage très positif, en signalant les nombreux obstacles qui entravent la carrière des musiciens, les déplorables lacunes de nos institutions musicales, la lésinerie des gouvernements, le pauvre état de la critique et de l’enseignement.

Du reste M. Germanus Lepic convient que dans tout ce que je viens de citer il a placé son thème dans la condition la plus mauvaise.

Aussi, quittant promptement « la région où l’air est le plus épais, celle où l’orgueil des richesses, joint à une ignorance trop fréquente, pourrait blesser le plus souvent la délicate sensibilité des artistes », il se demande quels arguments il ne trouverait pas, « en remontant dans l’ordre social, tous les degrés de l’intelligence, jusqu’à ceux où l’amour de l’art embrase tout autant que les artistes, les amateurs qu’il unit avec eux d’une affection toute fraternelle ? »

Je regrette vivement que mon adversaire ait négligé de rechercher les arguments, en remontant ainsi dans l’ordre social tous les degrés de

  1. Voyez les articles précédents. (Note de Liszt.)