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les mathématiques, il faut partir du connu pour arriver à l’inconnu », il me paraît cependant prudent de partir d’ordinaire de tout le connu et non seulement d’une fraction, ce qui n’est ni précisément mathématique ni tout à fait logique, quoique cela puisse arriver de temps à autre.

Mais continuons de citer :

« Et à quelle époque grand Dieu ! s’écrie M. Germanus, l’art a-t-il été plus honoré dans la personne de ses représentants qu’il l’est aujourd’hui ? Mais l’art est le seul pouvoir qu’on ne discute pas en ce moment sur la terre, la seule puissance dont la légitimité ne soit point contestée, le seul Dieu qui ne soit point blasphémé même par les indifférents ! Cette idole, l’utilité, dont la masse vulgaire entoure les autels, n’est encensée que pendant une époque plus ou moins longue de la vie de chacun, mais nul ne songe à en faire un Dieu réel ; on ne s’en sert au fond que comme moyen. En d’autres termes, et pour parler le langage positif, l’homme de bourse qui ne songe qu’à gagner des millions, ne s’enfonce pourtant dans ce sale bourbier que pour jouir le reste de ses jours, pour goûter paisiblement et sans fatigue les plaisirs que lui promettent les arts qu’il peut apprécier… »

J’ai été loyalement au devant de ces objections, qui à vrai dire ne sont que paralogisme et pléonasme. Il serait absurde et niais de révoquer en doute aujourd’hui le développement si remarquable de l’élément musical. On ne doit donc nullement