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reproduit, sans s’en douter probablement, tout ou partie des argumentations infailliblement concluantes dont je me croyais déjà sorti sain et sauf en mainte occasion de polémique verbale, — j’avoue que je croirais superflu de ressasser de nouveau en d’autres termes, les mêmes idées.

Mais puisque le gant est jeté, et cela d’une manière tout à fait courtoise, je dirais volontiers fraternelle, si j’avais l’honneur de connaître personnellement mon antagoniste, nous entrerons encore une fois en lice. Or donc, voyons et examinons.

Pour commencer, M. Germanus nie purement et simplement qu’il y ait subalternité pour les musiciens. « Cette subalternité, dit-il, n’existe qu’à l’égard des hommes et non de la profession. » On avoue donc qu’elle existe à l’égard des hommes ! — reste à savoir si c’est à l’égard de la majorité ou de la minorité —. Question de chiffres que mon honorable confrère qui dit avoir l’habitude de procéder mathématiquement, « en partant du connu pour arriver à l’inconnu », pourra facilement résoudre.

Je ferai observer d’ailleurs qu’il ne m’est jamais arrivé en aucune façon d’accuser la société de détenir la classe artiste en état de subalternité. Loin de là, toutes les fois qu’il y a eu lieu, je ne me suis guère fait faute d’articuler clairement et nettement cette vérité évidente : — qu’il est impossible d’apprécier équitablement la situation actuelle des musiciens à moins d’en considérer les carac-