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Et désormais notre foi se retrempant,

Dans la certitude des convictions que nous avons acquises, nous crions sans relâche qu’une grande œuvre, qu’une grande mission religieuse et sociale est imposée aux artistes.

Or, afin qu’on ne nous reproche pas d’employer ces mots au hasard, dans un sens vague ou indéterminé, — pour traduire d’ailleurs d’une manière efficace les sympathies générales que le parallélisme ininterrompu du progrès de l’art et du progrès moral et intellectuel des artistes ne fait qu’accroître et rendre chaque jour plus vives ; — pour aider enfin de notre mieux la réalisation de cet avenir que tous pressentent, que tous veulent, nous appelons tous les musiciens, tous ceux qui ont un sentiment large et profond de l’art, à établir entre eux un lien commun, fraternel, religieux, à instaurer une société universelle, ayant pour but :

1o De provoquer, d’encourager et d’activer le mouvement ascendant, l’extension et le développement indéfini de la musique.

2o D’élever et d’ennoblir la condition des artistes, en remédiant aux abus, aux injustices qui les frappent, et en déterminant les mesures nécessaires dans l’intérêt de leur dignité.

Au nom de tous les musiciens, au nom de l’art et du progrès social, nous demandons, nous réclamons : premièrement la fondation d’un concours quinquennal de musique religieuse, dramatique et symphonique. Les meilleures compositions dans