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[1]Résumons ce qui a été dit précédemment.

Au point de vue où nous nous sommes placés (et il est superflu de dire que ce n’est point par caprice que nous l’avons choisi mais uniquement pour le besoin de nous élever à la plus complète intelligence des faits) nous avons remarqué de toute part :

Souffrances, abaissement, amertumes, misère, solitude et persécution,

pour l’artiste ;

Entraves, exploitation, réformes économiques, établissements incomplets ou vicieux, baillons et menottes,

pour l’art ;

De toutes parts aussi, dans toutes les classes de musiciens exécutants, professeurs ou compositeurs, nous avons entendu des plaintes, des palinodies, des paroles de mécontentement et de colère, des vœux de changement ou de réforme, des aspirations vers un avenir plus large, plus satisfaisant ; aspirations confuses et contradictoires parfois, mais qui accusent toujours la fermentation du levain nouveau.

Plus ou moins ouvertement, plus ou moins profondément, tous souffrent.

Que ce soit dans leur contact avec leur public ou avec la société ; que ce soit de par MM. les direc-

  1. Revue et Gazette musicale, du 11 octobre 1835.