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accroissements constants ; et je l’écoutais avec ravissement. De temps à autre, j’osais me permettre quelques questions relatives à la composition et aux statuts de la société. Il y répondit complaisamment et me donna tous les renseignements que je désirai.

Je le priai enfin de bien vouloir me faire connaître en détail l’effectif du cadre des musiciens qu’il avait sous ses ordres, depuis les violons jusqu’aux timbales. Il le fit sans hésiter.

Qu’on me permette de transcrire ici littéralement une partie de ses naïfs aveux.

« En fait de premiers violons, me dit-il, il y a moi, mon fils et M***. Comme seconds un chirurgien de l’armée en retraite et un notaire.

« Des altos, nous en avons un.

« Des violoncelles, idem. — C’est un vieil employé de la mairie.

« La contre-basse manque. Cette espèce d’instrument n’a jamais pu s’acclimater dans ce département.

« Quant aux instruments à vent, c’est là un peu notre faible. Nous avons bien un monsieur qui joue de la flûte, mais il est toujours malade ; nous possédons aussi une clarinette, mais je crains que son instrument ne soit en ce moment en réparation à Paris.

« Pour le cor, par exemple, il est excellent. C’est un jeune homme qui ira loin. Aussi, nous le chargeons toujours de toutes les parties restantes. »

Ces parties restantes n’étaient qu’au nombre de