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honorables et méritent d’être encouragés ; mais jusqu’à présent il nous semble qu’ils n’ont été couronnés que d’un bien médiocre succès. C’est involontairement que nous nous rappelons que pendant toute la durée des représentations des Nouveautés, un petit journal s’obstina à imprimer chaque jour, en gros caractères, à la suite des annonces de tous les autres spectacles de Paris, « théâtre des Nouveautés, mauvaise salle, mauvaise pièce, mauvais acteurs !!! » — L’Opéra Comique a hérité de la Salle, espérons que le Pandore n’aura pas été prophète, in secula seculorum[1].

Mais espérons surtout que le moment n’est pas éloigfné où nous aurons enfin un véritable théâtre lyrique[2] dirigé par des hommes éclairés, qui feront grandement la part du passé, du présent et de l’avenir, et qui au lieu de reléguer dans l’oubli et d’exclure à la fois les œuvres consacrées, et les jeunes compositeurs, ambitieux d’agrandir leur

  1. La France départementale contenait dernièrement un article sur les théâtres, que d’autres journaux politiques ont cité par fragments, et dont la conclusion était, qu’il devenait urgent d’augmenter la subvention de l’Opéra-Comique. Les raisons alléguées en faveur de cette opinion, nous semblent parfaitement valides. (Note de Liszt.)
  2. L’Opéra s’éloigne de plus en plus de son but lyrique ; les machines, les décors, les costumes et le ballet tendent à absorber presqu’entièrement la musique. « On voudrait bien se passer de moi, disait Meyerbeer, la musique n’est qu’un hors-d’œuvre », au pachalick de la rue Lepelletier.

    M. Fétis, dans un excellent feuilleton du Temps, a fait ressortir la proche parenté et quantité de points de ressemblance entre le Cirque-Olympique et l’Académie royale de musique. (Note de Liszt.)