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théorie et la pratique, ne serait-ce pas au Conservatoire à satisfaire, comme je l’ai dit plus haut à tous les « besoins divers, toutes les exigences légitimes des artistes et du public », et à imprimer et à diriger le mouvement, au lieu de le suivre et de le traîner à la remorque ?

Je soumets toutes ces questions à qui de droit.

Des théâtres lyriques

La faveur publique et la mode protègent d’une manière toute spéciale, les deux principaux théâtres lyriques de Paris. Personne ne peut raisonnablement contester aux directeurs de l’Opéra et des Italiens, le titre d’habiles spéculateurs administrants. MM. Véron et Robert font évidemment des miracles. Peu leur importe qu’à l’Académie royale de Musique on n’écoute que la Danse, et au théâtre Italien que les entrechats de gosier ; la salle est toujours comble, le public ravi, et les journaux moussant d’enthousiasme. C’est plus qu’il ne leur en faut. Toutefois, ceux qui ont le malheur de considérer l’art d’un point de vue sérieux, et qui sont jaloux de sa dignité, ceux qui voudraient incessamment le voir grandir, progresser et prendre le pas sur la marchandise, n’ont-ils que des actions de grâces à rendre à ces messieurs ?

Devront-ils adhérer d’une manière absolue à la marche de leur administration ?

Les forcera-t-on par exemple d’applaudir sans