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point de réunion pour le beau monde et le rendez-vous habituel des artistes distingués qui s’y associeraient fraternellement, ne seraient-elles pas un enseignement excellent, indispensable à ceux qui se destinent spécialement à l’art, — plein d’intérêt et de charmes pour ceux qui l’aiment.

Des exercices d’ensemble concertés entre les jeunes gens déjà à moitié artistes et élèves du Conservatoire, qui ne prennent aucune part aux grands concerts, — des exercices de musique vocale et instrumentale, et disposés d’après le même plan que celui des concerts et des séances dont nous venons de parler, ne contribueraient-ils pas efficacement à préparer les uns et les autres à lutter plus tard avec les hommes faits, et à surpasser peut-être même les maîtres ? Ne seraient-ils pas le meilleur moyen d’entretenir parmi eux une noble émulation ?

Enfin l’histoire de la littérature et de la philosophie de la musique ne mériterait-elle pas une chaire spéciale ?

Une grande publication, qui embrasserait dans leur ensemble ces objets si peu ou si mal connus, ne satisferait-elle pas un besoin vivement ressenti à notre époque ? Et n’est-ce pas (ou plutôt ne serait-ce pas), au premier corps enseignant d’Europe, au Conservatoire royal ou national de France, pour lequel c’est à la fois un devoir et une condition d’existence de s’adjoindre successivement tous les talents, toutes les supériorités et d’enseigner en même temps par l’exemple et le précepte, par la