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légitimes du public et des artistes ? Des concerts plus fréquents, plus complets, et par cela même plus variés, fondés dans un double but de conservation et de progrès, des concerts dont le programme se partagerait entre les chefs-d’œuvre de Weber, de Beethoven ; — sans oublier comme on ne le fait que trop, ceux de Mozart, Haydn, Hændel, Bach, et de tous les grands maîtres enfin dont la tombe a scellé la gloire ; et les productions nouvelles ou peu connues des compositeurs et des contemporains : — Chérubini, Spohr, Onslow, sans mettre tout à fait de côté les plus jeunes : Mendelssohn, Berlioz, Hiller, etc., etc. Des concerts ainsi organisés, soutenus par des chœurs nombreux et intelligents qui rivaliseraient de prodiges avec les légions instrumentales, ne sont-ils pas réclamés par le goût sérieux d’un grand nombre qui sent vivement le besoin d’une éducation plus forte et plus complète ?

De plus,

Des séances régulières de musique, di Camera[1] où l’on ferait également la part des anciens et des modernes, des morts et des vivants, des classiques et des romantiques, des séances à la fois artistiques et fashionables qui deviendraient facilement un

  1. Et en ce genre de musique nous sommes plus riches qu’on ne le pense : Mozart, Beethoven, Weber, Schubert, etc., etc., ont composé des solos, des sonates, des fantaisies, des duos, des trios, des quatuors, etc., qui pour la vigueur du dessin, la richesse et la magie du style, ne le cèdent guère à leurs œuvres les plus renommées (note de Liszt).