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professeurs de l’établissement : oui, sans doute, je suis loin de le nier ; mais à côté d’eux ne voyons-nous pas quantité de médiocrités infirmes et de bas-étage qui occupent la place que d’autres hommes aussi célèbres que les premiers, et désignés par l’opinion publique, devraient remplir ? Et parmi ceux mêmes qui professent avec le plus de distinction et d’éclat, n’en est-il pas plusieurs qui reconnaissent hautement l’impossibilité d’obtenir des résultats satisfaisants dans l’organisation présente, et la nécessité de réformes importantes, radicales ? Ne sont-ce pas ceux qui se sont conciliés plus particulièrement l’estime du public et l’affection de leurs élèves ?

Le Conservatoire a fourni d’excellents élèves, ajoute-t-on : je ne le conteste guère non plus, mais le nombre en est-il considérable, suffisant, proportionnel ?… Des circonstances accessoires, des raisons étrangères, (comme par exemple : leçons qui sont prises avec des professeurs qui ne sont pas attachés à l’école royale[1], — changement de manières, — travail acharné après qu’ils ont remporté le premier prix, etc.) n’ont-elles pas aidé puissamment au développement de leurs facultés ?

M. Kalkbrenner et quelques autres, qui ne sont

  1. Je ferai remarquer que la plupart des élèves du Conservatoire, vu le peu de durée des leçons qu’ils reçoivent dans l’établissement, sont obligés de prendre des leçons particulières en payant. Il leur est absolument défendu de choisir un autre professeur que celui de la classe dont ils font partie (note de Liszt).