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Si toutefois l’on voulait se donner la peine de considérer les faits tels qu’ils se passent journellement, tels qu’ils résultent nécessairement de la position des artistes et de l’organisation présente du département des beaux-arts, l’on serait un peu surpris de leur désaccord criant avec les phrases pompeuses et les naïves illusions presque généralement accréditées.

Je crois avoir assez insisté (dans l’article précédent) sur ce qu’il y a de précaire et de profondément affligeant dans la condition des diverses classes de musiciens, pour qu’il ne soit plus nécessaire d’y revenir. Comme il n’entre pas dans mon plan de grossir par une foule de citations, d’anecdotes et d’applications particulières l’acte d’accusation que les artistes sont en droit de dresser contre leur situation actuelle, il me suffit d’avoir posé la question dans ces termes généraux. Toutes les vicissitudes déplorables que nous pourrions signaler se déduisent aisément comme conséquence de leur subalternité et de leur manque de foi. Une multitude d’exemples et de cas isolés viennent d’eux-mêmes se grouper autour des trois types de l’exécutant, du compositeur et du professeur tels que je es ai présentés.

Si nous examinons maintenant les diverses institutions musicales de la France, — le Conservatoire, les théâtres lyriques, les sociétés philharmoniques, etc., etc., — cet examen ne fera que fortifier nos convictions, quelque tristes et oppressantes