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jeune et brillante école d’Italie[1] », s’est trouvé forcé d’éliminer le nom de notre ami de la liste des prétendants au triomphe de la bonbonnière Favart, pour cause à d’encombrement !…

Donc, tous les théâtres demeurent fermés pour Berlioz ; ainsi toute grande publicité, toute chance de gloire européenne lui est enlevée, et cela, non de par le roi et la loi, mais de par messieurs tels et tels… Que dis-je ? Ne me trompé-je pas ? Ne viens-je pas encore d’exagérer ?

Oui, sans doute ! les choses ne sont pas aussi noires, aussi désespérées que je le dis. Un fait essentiel, et d’une haute importance, m’a totalement échappé. Dieu soit loué ! Un vaudevilliste-mélodramaturge s’est chargé de réparer et de venger la criante injustice de nos impresarii. Ce monsieur a royalement proposé à Berlioz… devinez quoi ? Je vous le donne en cent, en mille… la place de chef d’orchestre et de répétiteur des chœurs à la Porte Saint-Martin.

Cela vaut au moins M. Beckford offrant une place de valet de chambre à Chatterton,

— Mais que fera Berlioz ? que deviendront ses puissantes facultés ?… composera-t-il des oratorios, des messes, de la musique religieuse ?… Et qui l’exécutera ? Quelle chapelle se chargera de manifester son œuvre ?… Continuera-t-il à faire des symphonies, des ouvertures, des quatuors, de la musique

  1. Voyez les feuilletons des journaux, surtout à l’approche de la saison des Bouffes (note de Liszt).