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sens des paroles et le sentiment qu’elles expriment. Mariani chante sans travail, sans effort ; il charme, il ravit tout ce qui l’écoute, que chercherait-il de plus ?

Salvi, autre ténor que j’ai entendu à Gènes, et qui est maintenant à Naples, possède également un organe remarquable. Son chant est émouvant, sa méthode large et pure, sa déclamation et son geste d’une aisance et d’une noblesse parfaites.

Ajoutez à ces noms ceux de Coselli (primo-basso) artiste intelligent et distingué, de Donzelli, dont vous avez eu la primeur à Paris et vous serez à peu près aussi au courant que moi du personnel des théâtres italiens.

Plusieurs des princes souverains d’Italie ont un goût prononcé pour la musique. Sa majesté Marie-Louise, qui joue fort bien du piano, accueille les artistes avec la plus gracieuse bonté. Le grand duc de Lucques a un pianiste attaché à sa maison, M. Dœhler[1]. À l’occasion de la visite du prince Frédéric de Russie, S. A. R. le grand duc de Toscane a donné dans les vastes et harmonieuses salles du palais Pitti plusieurs concerts. Mesdemoiselles Ungher, Francilla Pixis, Mariani, Caselli, en ont fait les honneurs. J’y ai entendu avec un vif intérêt M. Giargetti, violoniste supérieur, compositeur distingué. De douloureuses infirmités ne lui permettent malheureusement pas de faire le tour

  1. Th. Dœhler (1814-1856).