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XI[1]

À M. HECTOR BERLIOZ

San Rossore, 2 octobre 1839.

S’il est un lieu au monde où le bruit extérieur des choses ne pénètre point, s’il est une solitude que les vaines disputes et les puériles ambitions ne sauraient troubler, c’est, à coup sûr, le lieu d’où j’écris, c’est la solitude où je me suis arrêté pour dire un dernier adieu à l’Italie, pour jouir une dernière fois de l’ineffable beauté de cette terre aimée du jour.

En sortant de Pise par la porte des Cascines, après avoir longé la verte pelouse où se trouvent réunis comme par enchantement quatre monuments superbes des temps qui ne sont plus, la Cathédrale, le Baptistère, le Campanile et le Campo-Santo, on arrive par une longue avenue qui traverse en droite

  1. Gazette Musicale, 24 octobre 1839.