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IX[1]

LE PERSÉE DE BENVENUTO CELLINI

Florence, 30 novembre 1838.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Deux heures sonnaient ; je quittais le bal du prince Poniatovski. À la journée qui avait été tiède comme sont à peine chez nous les plus beaux jours de septembre, succédait une nuit transparente, une de ces nuits toscanes dont rien ne saurait rendre l’auguste beauté. Ne pouvant me décider à rentrer chez moi, je me mis à marcher, au hasard le long de l’Arno. La ville dormait, le fleuve était silencieux ; rien ne sollicitait ma pensée. J’entrai sous les galeries degli Uffizi, et me dirigeant vers la place du Grand-Duc, je me trouvai bientôt au pied du Persée de Benvenuto Cellini. La vue de

  1. Gazette Musicale, 13 janvier 1839. Ces « extraits » sont les seuls publiés désormais par la Gazette Musicale dont on reproduit ici le texte intégral.