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VII[1]

À M. HEINE[2]

Venise, 15 avril.
I stood in Venice on the bridge of sighs.

Eh ! mon Dieu, oui, tout comme Byron, et tout comme plusieurs milliers d’imbéciles qui sont venus après lui ramasser sur ses traces quelques bribes de poésie, aussitôt converties par leur rude toucher en lieux communs épouvantables. Or donc, j’étais à Venise, quand un vieux ami, grand amateur des arts, m’arrive de Paris, tenant à la main, comme une primeur savoureuse, le numéro de la Revue Musicale qui contient la seconde de vos lettres confidentielles. Cet ami est venu en ligne directe, ainsi qu’il me le prouve, le livre de poste à la main ; mais sa ligne directe l’a conduit à Milan aux fresques de Luini ; à Brescia aux tableaux de

  1. Gazette Musicale, 8 juillet 1838.
  2. Sur les rapports de Liszt et Heine, qu’il me soit permis de renvoyer à un article du Courrier Musical (1er juin 1911).