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sions peut revenir à tel ou tel de ses inspirateurs, à Saint-Simon ou au Père Enfantin, à Ballanche, dont la pompeuse idéologie le séduisait si fort, à l’abbé de La Mennais, dont l’esprit pénétra si profondément le sien, à Vigny enfin dont le Chatterton semble bien souvent, en quelque sorte, le héros sous-entendu de Liszt. Dans une telle édition, il eût convenu également de rechercher, — en étant condamné à n’y point réussir — quelle part de collaboration directe ou indirecte la comtesse d’Agoult a bien pu avoir dans ces pages, publiées durant la liaison de Liszt avec elle. Sur le moment, la voix publique crut pouvoir faire cette part assez large, trop large peut-être. Sans aller jusqu’à dire que le futur « Daniel Stern » ait fait ses débuts sous la signature de Liszt, on peut estimer que le feu de son intelligence et l’impétuosité de son esprit ont agi comme la parole d’un Enfantin, d’un Ballanche, d’un Lamennais, sur les idées de Liszt. Dans quelle mesure ? Toute analyse que l’on tenterait pour le déterminer resterait dans le domaine des plus vagues conjectures.

On s’est donc borné, partout où il a été possible de le faire, à rendre, par quelques notes brèves, les allusions de Liszt aux gens et aux choses de son temps, aussi claires pour le lec-