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toriettes, mensonges sur mensonges ; ils offrent à la badauderie des salons « les conversations d’une femme de chambre de Mme de Lamartine avec un passager du bateau à vapeur », « l’état des lieux de la maison de M. Jules Janin », « la topographie de la canne de M. de Balzac », etc., etc. Et le public ne dit jamais : assez ! Et le monde élégant qui, à défaut d’une supériorité, devrait au moins avoir le sentiment exquis des convenances, accueille avec une avidité sans exemple les plus ignobles propos, les plus stupides calomnies.

Mais je ne sais comment je vous dis ces choses ; vous vous inquiétez peu des sots discours, et vous faites bien ; vous ne lisez point de journaux, et vous faites mieux encore. Concluons de tout ceci que je vous écrirai tant que cela vous amusera, et moi aussi, que je vous parlerai d’un peu moins que rien, d’un peu plus que tout ; suivant ma fantaisie du jour ou l’état de mon baromètre.

C’est de Rome que je devais vous écrire et ma lettre est datée de Paris : Pourquoi ? Comment ? par quel hasard ? Je ne le sais. Pour parler de fatalité il faudrait descendre en ligne directe de la famille des Atrides, ou s’honorer à tout le moins d’une parenté éloignée avec le moine impie brisé par l’inexorable Divinité sur le parvis de Notre-Dame ; cependant il y a bien quelque chose de