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LETTRE D’UN VOYAGEUR[1]
À M. GEORGE SAND
Genève, 23 novembre.
N’ayant pas, en ma qualité de musicien, droit de cité à la Revue des Deux Mondes, je mets à profit les colonnes de la Gazette musicale, que je me reproche de fatiguer si souvent de ma vile prose, pour me rappeler à vous, cher Georges.
En arrivant ici, au retour d’une longue excursion dans les montagnes, j’y ai trouvé votre fraternelle Épître[2] dont je vous remercie mille et mille fois, bien qu’elle semble rétracter la promesse que vous m’aviez faite de venir bientôt nous rejoindre[3]. — Combien j’aimerais pourtant vous attirer, vous, le plus capricieux et le plus fantasque des voyageurs,