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cultés plus réelles, qui s’allient à l’introduction de tout un système nouveau dans l’art de la composition dramatique, celui d’entre tous, qui exige le plus impérieusement la faveur du public, si récalcitrant à prendre de nouvelles habitudes. Parmi les idées que Wagner a émises dans ses écrits sur l’art et son avenir, idées que nous ne nous proposons point de reproduire ici dans leurs nombreux embranchemens, celle qui agit le plus immédiatement sur la direction que prend son génie, est la conception du Drame lui-même, dans des conditions encore inconnues.

Long-temps on s’est contenté de voir les représentations scéniques puiser leur principal intérêt dans le déploiement de l’un des arts qui s’y approprient, tandis qu’on reléguait les autres parmi les accessoires. Ainsi, on se contentait d’une pauvre musique dans les entr’actes d’une tragédie ; l’on ne demandait qu’une bien médiocre dose de vraisemblance et de poétique conception, aux livrets des opéras ; on attachait une importance très-secondaire au jeu et à la pantomime des chanteurs, etc., etc. Peu à peu les artistes compositeurs et exécutans, en ajoutant quelques avantages surrérogatoires, aux qualités essentielles à leurs vocations, firent connaître au public des plaisirs plus exquis, et rehaussèrent les prestiges d’un art, en lui associant l’action d’un autre, acquis par eux à un égal