la première réponse faite à l’étranger. Viennent ensuite les commentaires, qui servent surtout à commenter l’exclamation, à expliquer toutes les finesses, tous les sous-entendus, tous les contraires renfermés dans ces mots intraduisibles ! Nous en avons cité quelques exemples, lesquels joints à d’autres, nous portent à supposer que cette langue a l’avantage d’imager les substantifs abstraits et que, dans le cours de son développement, elle a dû au génie poétique de la nation d’établir entre les idées un rapprochement frappant et juste par les étymologies, les dérivations, les synonymes. Il en résulte comme un reflet coloré, ombre ou lumière, projeté sur chaque expression.
L’on pourrait dire ainsi que les mots de cette langue font nécessairement vibrer dans l’esprit un son enharmonique imprévus ou bien, le son correspondant d’une tierce qui module immédiatement la pensée en un accord majeur ou mineur. La richesse de son vocabulaire permet toujours le choix du ton ; mais la richesse peut devenir une difficulté et il ne serait pas impossible d’attribuer l’usage des langues étrangères, si répandues en Pologne, aux paresses d’esprit et d’études qui veulent échapper à la fatigue d’une habileté de diction, indispensable dans une langue pleine de soudaines profondeurs et d’un laconisme si énergique, que l’àpeu-près y devient difficile et la banalité insoutenable. Les vagues assonances de sentimens mal définis, sont incompressibles dans les fortes nervures de sa grammaire.