que le cœur en soit touché. Comment alors la seule introduction de formes et de modes inusités, ne serait-elle pas déjà dans cet art un obstacle à la compréhension immédiate d’une œuvre ?… La surprise, la fatigue même, occasionnées par l’étrangeté des impressions inconnues que réveillent une manière de procéder, une manière d’exprimer ses pensées et son sentiment, une manière de dire dont on n’a point encore appris la portée, le charme et le secret, font paraître au grand nombre les œuvres conçues en ces conditions imprévues, comme écrites dans une langue qu’on ignore et qui, par cela même, semble d’abord barbare !
La seule peine d’y habituer l’oreille, de se rendre compte par a+b des raisons pour lesquelles les anciennes règles sont autrement appliquées, autrement employées, successivement transformées, afin de correspondre à des besoins qui n’existaient pas lorsqu’elles furent établies, suffit pour en rebuter beaucoup. Ils refusent opiniâtrement d’étudier avec suite les œuvres nouvelles, pour saisir parfaitement ce qu’elles ont voulu dire et pourquoi elles ne pouvaient pas le dire sans changer les anciennes habitudes du langage musical, en croyant par là repousser du pur domaine de l’art sacré et radieux, un patois indigne des maîtres qui l’ont illustré. Cette répulsion, plus vive en des esprits consciencieux qui, ayant pris beaucoup de peine pour apprendre ce qu’ils savent s’y attachent comme à des dogmes hors desquels pas de salut, devient encore plus forte, plus