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rance que j’avais et que j’ai toujours, qu’on finira par me rendre justice, du moins sous ce rapport.

Dans un tel état de choses, je puis bien ne pas craindre l’accusation de vanterie, quand je revendique comme un travail qui m’est exclusivement propre, à part les détails d’intérêt local, les arguments et les considérations économiques qui se trouvent dans les rapports de Leipsick, quand je soutiens que c’est moi, moi seul qui, dès le commencement, ai donné au comité du chemin de fer de Leipsick cette tendance nationale qui a si fortement ému l’Allemagne entière, et qui a porté de si beaux fruits ; que, durant les huit dernières années, j’ai été occupé nuit et jour à pousser la question des chemins de fer dans toutes les parties de l’Allemagne par des excitations, par des lettres, par des mémoires. J’affirme tous ces faits avec la pleine conviction que nul homme d’honneur en Saxe ne pourra ou ne voudra, publiquement et en signant son nom, me contredire sur aucun.

Les intrigues qui viennent d’être dénoncées expliquent en grande partie pourquoi les économistes allemands ont, jusqu’à présent, rendu si peu de justice à mes travaux sur les chemins de fer, pourquoi, dans leurs écrits, au lieu de reconnaître ce que les miens ont de neuf et d’original, ils m’ont, ou passé entièrement sous silence, ou cité d’une manière générale[1].

Mes efforts dans le but de créer un réseau de fer allemand, mission qui seule avait pu me déterminer à quitter pour de longues années une situation brillante aux États-Unis, ces efforts, dis-je, et les occupations toutes pratiques auxquelles je m’étais livré en Amérique, m’avaient empêché de poursuivre mes travaux littéraires, et peut-être ce livre n’eût-il jamais vu le jour, si, grâce aux mauvais procédés dont j’ai parlé, je ne m’étais pas trouvé inoccupé, et stimulé par le désir de sauver ma réputation.

Pour rétablir une santé altérée par le travail et par des chagrins inouïs, je fis au printemps de 1837 le voyage de Paris.

  1. Je dois excepter de ce reproche M. le conseiller d’Etat Nebenius. La modestie me défend de répéter ici ce qu’il m’a dit de vive voix à ce sujet.