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pour but d’obtenir la suppression des douanes provinciales, et l’adoption d’un système commun de commerce. On sait comment cette société s’est constituée et quelle influence elle a

    commerciale à l’intérieur et vis-à-vis de l’étranger, exige une rectification ; l’honneur de cette première idée appartient au négociant J.-M. Elch, de Kaufbeuren, lequel, à la foire de Pâques, à Francfort, adressa à divers négociants de tous les états allemands, une circulaire où il les invitait à signer dans ce but une pétition à la Diète. Le hasard amena quelques jours après M. le professeur List de Tubingen à Francfort ; enthousiasmé par cette idée, il se chargea de rédiger la pétition, il s’acquitta supérieurement de cette tâche, et se fit ainsi une grande réputation. Quand la société se fut constituée, M. le professeur List en fut nommé l’agent, et accompagné de feu M. Schnell, de Nuremberg, il se rendit dans les cours allemandes, afin d’appuyer auprès d’elles les demandes de la société. »
            Il me suffira de retracer en peu de mots l’histoire de la société pour réduire à leur juste valeur les prétentions de M. Elch ou de ses avocats. Des affaires particulières me conduisirent, en effet, à Francfort-sur-le-Mein, au printemps 1819 ; mais il n’en est pas moins vrai que j’avais conçu l’idée d’une pareille société longtemps avant ce voyage. Il existe encore des hommes que j’ai entretenus de ce sujet avant et pendant mon voyage à Francfort, et la correspondance de feu le baron de Cotta peut en offrir des preuves écrites. Arrivé dans cette ville, je confiai mon projet à monsieur Schnell, de Nuremberg, qu’on m’avait vanté comme un négociant intelligent et patriote. Schnell en fut vivement ému, me parla de MM. Bauereis à Nuremberg, Ueber à Gera, Arnoldi à Gotha, qui lui avaient fait part de leurs doléances au sujet du nouveau tarif des douanes de Prusse, et exprima l’opinion que l’affaire aurait d’autant plus de retentissement parmi les négociants et les fabricants présents à la foire de Francfort, qu’un M. Elch, de Kaufbeuren, négociant en toile, était sur le point de recueillir des signatures pour une pétition à la Diète, où l’on réclamait des mesures contre les restrictions commerciales à l’intérieur de l’Allemagne. Schnell m’ayant, sur ma demande, fait faire la connaissance de M. Elch, celui-ci me communiqua son projet de pétition à la Diète, ou plutôt de simples matériaux, qui, si je ne me trompe, se trouvent encore parmi mes papiers. Il y était surtout question des entraves que l’Autriche venait de mettre à l’exportation des toiles de la haute Souabe en Italie ; le tout était plat et dans un style de comptoir. D’un commun accord, nous appelâmes à nos délibérations d’autres fabricants, notamment MM. Leisler et Blachière, de Hanau, Hartmann, de Hendenheim, Herrosé, d’Aarau, etc. Il ne s’agissait pas encore de fonder une société. Ce ne fut que lorsque la pétition à la Diète eut été rédigée et accueillie par de vifs applaudissements, que je produisis mes projets ultérieurs. Personne ne saurait mettre en doute que toutes les propositions concernant la fondation et l’organisation de la société sont émanées de moi seul ; et le peu de temps que je mis à exécuter mes plans, montre assez que je les avais médités d’avance.
            Qu’on veuille bien maintenant relire la réclamation ci-dessus en faveur de M. Elch, et l’on remarquera avec étonnement que la contradiction entre