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beaucoup plus et a beaucoup plus besoin d’être encouragée[1].

Ces dernières contrées sont surtout destinées à produire des denrées tropicales ; jamais elles n’iront loin dans l’industrie manufacturière. Il y a là un marché neuf et vaste à conquérir ; ceux qui y établiront de solides relations les conserveront à tout jamais. Dépourvues de l’énergie morale nécessaire pour parvenir à un plus haut degré de culture, pour fonder des gouvernements réguliers et stables, ces contrées comprendront mieux chaque jour la nécessité d’une assistance du dehors par le moyen de l’immigration. Les Anglais et les Français y sont haïs pour leur arrogance par des peuples jaloux de leur indépendance nationale, les Allemands y sont aimés par le motif contraire. Les États du Zollverein devraient, par conséquent, porter de ce côté toute leur attention.

Il faudrait organiser un bon système d’agents consulaires et diplomatiques allemands en correspondance les uns avec les autres. Il faudrait inviter de jeunes naturalistes à parcourir ces pays et à les faire connaître par des rapports impartiaux, de jeunes négociants à les explorer, de jeunes médecins à y aller pratiquer leur art. Il faudrait appeler à la vie, soutenir par des prises d’actions sérieuses et environner d’une protection particulière des compagnies qui se constitueraient dans les places maritimes pour acheter dans ces contrées de vastes espaces de terres et pour les coloniser avec des Allemands, des sociétés de commerce et de navigation ayant pour but d’y ouvrir de nouveaux débouchés aux produits des fabriques allemandes et d’organiser des lignes de paquebots, des sociétés minières qui se proposeraient d’employer les lumières et le labeur des Allemands à l’exploitation d’immenses richesses minérales. Les États associés devraient chercher par tous les moyens possibles à se concilier le bon vouloir des peuples et surtout celui des gouvernements et à l’employer au profit de la sûreté générale, des voies de communication, de l’ordre public ; il ne faudrait pas hésiter même, si c’était un moyen de s’atta-

  1. Les essais tentés à cet égard depuis la publication du Système national ont complètement échoué. (H. R.)