Page:List - Système national d'économie politique, trad Richelot, 2è édition, 1857.djvu/505

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Entretenir et protéger soigneusement le développement de la force productive ;

Ne recevoir que des matières brutes et des produits agricoles, et n’exporter que des objets manufacturés ;

Employer à fonder des colonies et à soumettre des peuples barbares le trop-plein de la force productive ;

Réserver exclusivement à la métropole l’approvisionnement en objets fabriqués des colonies et des territoires soumis : en revanche, recevoir de préférence leurs matières brutes et, en particulier, leurs denrées tropicales ;

Se réserver le cabotage et la navigation entre la métropole et les colonies, encourager les pêches maritimes à l’aide de primes, et conquérir la part plus large possible dans la navigation internationale ;

Devenir ainsi la première puissance navale, au moyen de cette suprématie étendre son commerce extérieur et agrandir incessamment ses établissements coloniaux ;

N’accorder de facilités dans le commerce colonial et dans la navigation qu’autant qu’elles procuraient plus de gain que de perte ; ne stipuler de réciprocité en matière de taxes de navigation qu’autant que l’avantage était du côté de l’Angleterre, et que c’était un moyen d’empêcher les puissances étrangères d’établir des restrictions maritimes à leur profit ;

Ne faire aux nations indépendantes de concessions qu’en ce qui touche l’importation des produits agricoles, et à condition de concessions analogues relativement à l’exportation des produits manufacturés ;

Là où de pareilles concessions ne pouvaient être obtenues par voie de traité, atteindre le même but au moyen de la contrebande ;

Entreprendre des guerres ou conclure des alliances dans

    châ- aucun durant sept années. (Essai sur le commerce d’Angleterre, tom. Ier. p. 379.) Après que le but de cette mesure eut été atteint, l’Angleterre répondit à la libéralité du gouvernement espagnol, en prohibant l’importation de la laine d’Espagne. L’effet de cette prohibition, quelque illégitime qu’elle fût, n’est pas plus contestable que celui de la prohibition des laines sous Charles II, en 1672 et 1674.