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artificielles, avec de bons engrais et les machines, ont décuplé le produit de notre agriculture, comparativement à celle que pratiquent encore aujourd’hui les peuples d’Asie.

La science a déjà beaucoup fait pour la découverte des plantes nouvelles ou pour leur amélioration ; mais, dans l’intérêt de l’économie, les gouvernements sont loin jusqu’ici d’avoir consacré à cet important sujet toute l’attention qu’il mérite. Tout récemment on prétend avoir découvert dans les savanes de l’Amérique du Nord des espèces d’herbes qui produiraient sur le sol le plus pauvre un revenu plus élevé que les plantes fourragères connues sur le plus riche. Il est très-vraisemblable que dans les solitudes de l’Amérique, de l’Afrique, de l’Asie et de l’Australie croissent encore inutilement une multitude de végétaux dont la naturalisation et le perfectionnement augmenteraient immensément le bien-être des habitants de la zone tempérée[1].

Il est évident que la plupart des perfectionnements et des naturalisations des espèces animales et végétales, que la plupart des découvertes effectuées sous ce rapport, de même que tous les autres progrès et toutes les autres inventions, tournent principalement au profit des contrées de la zone tempérée en général, et des contrées manufacturières en particulier.


CHAPITRE IX.

l’industrie manufacturière et les forces instrumentales ou les capitaux matériels du pays.


La nation puise son énergie productive dans les forces morales et physiques des individus, dans ses institutions

  1. M. Colwell cite ici le caoutchouc et la gutta-percha, dont l’emploi dans l’industrie est postérieur à la publication du Système national. (H. R.)