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tion à l’établissement de colonies utiles à l’accroissement de sa prospérité et de sa puissance.

La statistique comparée enseigne qu’un territoire suffisamment étendu et fertile, où l’industrie manufacturière et l’agriculture sont complètement et harmonieusement développées, peut nourrir une population deux ou trois fois plus considérable et incomparablement plus prospère qu’un pays exclusivement adonné à l’agriculture. Il suit de là que toutes les forces intellectuelles de la nation, les revenus de l’État, les moyens de défense matériels et moraux et la garantie de l’indépendance nationale, augmentent dans la même proportion par la possession d’une industrie manufacturière.

Dans un temps où l’art et la mécanique exercent une si forte influence sur la conduite de la guerre, où toutes les opérations militaires dépendent à un si haut degré de la situation du trésor public, où la défense du pays est plus ou moins assurée, suivant que la masse de la population est riche ou pauvre, intelligente ou stupide, énergique ou plongée dans l’apathie, suivant que ses sympathies appartiennent sans réserve à la patrie, ou sont en partie acquises à l’étranger, suivant qu’elle peut armer plus ou moins de soldats ; plus que jamais, dans un pareil temps, les manufactures doivent être envisagées du point de vue de la politique.


CHAPITRE VIII.

l’industrie manufacturière et les forces productives naturelles du pays.


A mesure que l’homme avance en civilisation, il sait mieux tirer parti des forces naturelles placées à sa portée, et sa sphère d’action s’agrandit.

Le chasseur n’emploie pas la millième partie, le pasteur