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La France, bien que son ancienne dynastie lui eût été ramenée sous la bannière ou du moins par l’or de l’Angleterre, ne prêta que peu de temps l’oreille à ces arguments. Le libre commerce avec l’Angleterre causa de si terribles convulsions dans une industrie qui avait grandi sous le système continental qu’il fallut chercher un prompt refuge dans le régime prohibitif, sous l’égide duquel, au témoignage de M. Dupin[1], l’industrie manufacturière de la France doubla de 1815 à 1827.


CHAPITRE VII.

les allemands.


Nous avons vu à propos des Anséates comment l’Allemagne, après l’Italie, mais longtemps avant les autres États européens, avait prospéré par le commerce ; nous allons ici continuer l’histoire industrielle de ce pays ; mais jetons d’abord un coup d’œil sur son état primitif et sur ses premiers développements.

La plus grande partie du sol, dans l’ancienne Germanie, était employée en pâturages et en garennes. Les esclaves et les femmes se livraient à une agriculture encore insignifiante et grossière. Les hommes libres s’occupaient exclusivement de guerre et de chasse. Telle est l’origine de toute la noblesse germanique.

Cette noblesse ne cessa, durant tout le moyen âge, d’être oppressive pour l’agriculture, hostile à l’industrie manufacturière, et de fermer les yeux aux avantages qu’en sa qualité de propriétaire du sol elle aurait retirés de la prospérité de l’une et de l’autre.

  1. Forces productives de la France.