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sieurs individus qu’à l’association morale et matérielle de ces individus pour un but commun.

Ce principe ne s’applique donc pas seulement à une fabrique ou à une exploitation rurale ; il s’étend à toute l’industrie agricole, manufacturière et commerciale d’une nation.

La division du travail et la combinaison des forces productives existent dans la nation, lorsque la production intellectuelle y est en rapport avec la production matérielle, lorsque l’agriculture, l’industrie manufacturière et le commerce y sont également et harmonieusement développés.

Chez la nation purement agricole, même lorsqu’elle communique librement avec des peuples manufacturiers et commerçants, une portion considérable des forces productives et des ressources naturelles demeure oisive et inemployée. Sa culture intellectuelle et politique et ses moyens de défense sont bornés. Elle ne possède ni navigation importante, ni commerce étendu ; sa prospérité, en tant qu’elle résulte du commerce extérieur, peut être interrompue, troublée, anéantie par des mesures de l’étranger et par des guerres.

L’industrie manufacturière, au contraire, est favorable aux sciences, aux arts et aux progrès politiques ; elle augmente le bien-être général, la population, le revenu de l’État, et la puissance du pays ; elle fournit à celui-ci les moyens d’étendre ses relations dans toutes les parties du monde, et de fonder des colonies ; elle alimente les pêcheries, la navigation marchande et la marine militaire. Par elle seulement l’agriculture du pays atteint un haut point de perfection.

L’agriculture et l’industrie manufacturière réunies chez un même peuple, sous la même autorité politique, vivent dans une paix perpétuelle ; elles ne sont troublées dans leur action réciproque, ni par la guerre, ni par les mesures de l’étranger ; elles garantissent par conséquent à la nation le développement incessant de sa prospérité, de sa civilisation et de sa puissance.

L’agriculture et l’industrie manufacturière sont soumises par la nature à des conditions particulières.