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Bonaparte, le carrefour de Bussy, la rue Saint-Jacques, les rues Royer-Collard et Gay-Lussac la rue Soufflot, les Gobelins, le boulevard Saint-Michel dans toute sa longueur. Un grand nombre d’autres barricades ne furent qu’ébauchées, et celles que nous venons d’énumérer, quoique commencées dans la journée du lundi, ne furent achevées qu’au fur et à mesure des progrès de la lutte.

Elle se poursuivait en ce moment sur la rive droite, avenue Marigny, d’où les Versaillais s’efforçaient de gagner la rue Royale. A la Madeleine, ils durent tenter trois fois l’assaut. Près de deux cents fédérés gardaient cette position. Ils l’occupèrent jusqu’à la nuit. A la faveur de l’obscurité, les troupes les entourèrent. Mais il fallut les réduire à la baïonnette et le massacre fut épouvantable. Le sang retombait en cascade le long des marches de la Madeleine et ruisselait sur la chaussée. Sur la rive gauche, le boulevard Montparnasse, le boulevard des Invalides étaient balayés par les obus versaillais. Le général Cissey essayait de s’avancer vers la gare Montparnasse ; mais les canons fédérés, placés en enfilade dans la rue de Rennes, anéantissaient des compagnies entières de Versaillais.

Pendant ce temps, le Trocadéro, la barrière