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« Entrez dans nos demeures.

« Venez à nous, au milieu de nos familles ; vous serez accueillis fraternellement et avec joie.

« Le peuple de Paris a confiance en votre patriotisme.

« Vive la République !

« Vive la Commune !

« Le 3 prairial, an 79. »


Cette adresse, dont pas un exemplaire ne put parvenir aux soldats, était la dernière illusion de beaucoup de membres de la Commune, qui, de la meilleure foi du monde, avaient cru à une défection de l’armée, dès qu’elle serait entrée dans Paris.

Mais la situation était bien changée depuis le 18 mars. M. Thiers avait soigneusement trié ses régiments, composés de bataillons et de compagnies sur lesquels on pouvait sûrement compter, — les gendarmes, les sergents de ville, et les marins particulièrement féroces étant placés en serre-files. Les jeunes contingents formaient la majorité, leur docilité les rendant plus propres que de vieux soldats à la triste besogne qu’on attendait d’eux. Ces troupes pour la plupart ne connaissaient point Paris. Les