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fut prise entre deux feux par les avenues de la Mothe-Piquet et de Lowendhal. Le colonel qui commandait cette importante position n’avait fait aucun préparatif de défense. Les cours furent envahies en un instant, et les fédérés qui les occupaient se réfugièrent dans les baraquements du Champ-de-Mars, gardés par deux cents hommes à peine. À l’abri de ces constructions légères, ils essayèrent de résister, et ce fut pendant plusieurs heures une lutte héroïque ; mais littéralement enveloppés sur tous les points, nullement secourus, ils durent, à midi succomber sous le nombre.

Presqu’au même instant, — il était midi et demi, — le dépôt de munitions établi à l’école d’état-major sautait avec un fracas épouvantable. En même temps, une brigade se détachait de l’École militaire pour tourner les barricades de l’avenue Rapp, qui furent écrasées par l’artillerie.

On put déjà prévoir que, par suite du défaut d’entente et de direction, les résistances des fédérés seraient toujours locales et ne se relieraient pas entre elles. En effet, très peu de points reçurent des renforts. Ce funeste mot d’ordre allait prévaloir, que chacun devait défendre son quartier. Certains bataillons demeurèrent