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ments de locaux que pendant le règne de la Commune à l’Hôtel de ville.

Elles entrèrent premièrement dans le bureau du fond, où l’instruction primaire, sous la direction de Menier et sous l’inspection de Jules Vallès, était installée, avant de monter au deuxième étage.

Elles y restèrent quelques instants, puis la camériste sortit avec un assez gros paquet dans les bras ; la citoyenne A... la suivait à une certaine distance, elle ferma tranquillement la porte derrière elle.

Elles pénétrèrent ensuite dans le bureau suivant, puis dans l’autre ; chaque fois le fardeau augmentait ; à la dernière visite, elles étaient fort chargées toutes les deux ; un garde avec de gros paquets à la main les suivait à quelques pas en arrière, comme un valet de bonne maison.

Par simple curiosité, j’entrai à mon tour dans les pièces qu’elles venaient de quitter, et je constatai que dans la première la pendule, les candélabres et les deux coupes en marbre, noir venaient de disparaître ; le tapis de la table du second bureau avait servi d’enveloppe ; les rideaux de quatre fenêtres, y compris les deux du troisième bureau, avaient aussi disparu.

Je m’expliquai seulement alors le fardeau du garde qui accompagnait les deux femmes, je me plais à croire que quelque délégué complaisant réquisitionna une voiture pour les citoyennes patriotes qui prenaient tant de soins du mobilier de la Ville.

Le contraire me surprendrait fort.

(Figaro, 4 juin.)
Marfori.


(Note 8.)


Delescluze, puisqu’il faut l’appeler par son nom, s’était fait, monter, à la mairie du 11e arrondissement, dont il était l’élu à la Commune et qu’il administrait comme délégué, une petite retraite aimable où il