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moins des officiers plus ou moins supérieurs dire en le désignant : Au premier mouvement, qu’on le fusille.

» Une fois à Versailles, M. Morin était à l’abri de MM. Franzini et Pradier, et, naturellement, après trois minutes d’interrogatoire (interrogatoire qui fut différé illégalement jusqu’au mercredi), il fut mis en liberté.

» Si un homme qui a joué un rôle politique, qui a été conseiller général, préfet, a pu être traité comme nous venons de le raconter, on se demande avec effroi ce qui est arrivé à d’autres citoyens inconnus qui avaient le malheur d’être désignés par des haines personnelles. »

(Progrès de Lyon.)


(Note 7)


La citoyenne A.... une grande personne d’un certain âge déjà, elle peut bien avoir quarante ans, ayant du être belle autrefois et ayant conservé de ce passé une grande opinion d’elle-même et de son influence, vint s’asseoir à côté de l’officier d’état-major qui remplaçait Delescluze ; elle s’entretint quelque temps avec lui à voix basse.

Le citoyen officier signa deux demi-feuilles de papier, les lui remit assez mystérieusement, après quoi elle se leva et sortit du salon rouge.

Dans la salle du peuplé, une jeune file à la mine effrontée l’attendait.

Je suivis un instant ces deux citoyennes, d’ailleurs fort dissemblables, dont l’une était incontestablement la suivante de l’autre, et je les vis se diriger vers les bureaux, qui étaient situés tout le long du couloir qui tournait autour de la cour intérieure et s’ouvraient sur ce même couloir par des portes à un seul battant.

Il y avait là divers services installés depuis peu, vu que jamais je n’ai assisté à de si nombreux change-