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n’y a pas moins de 45 lignes d’impression sur 85 de supprimées. Les passages omis étaient très-importants, et déterminaient tout le caractère de ma lettre. Je soumets à l’appréciation de vos lecteurs la manière dont les autres passages ont été falsifiés, en les plaçant en colonnes parallèles :


LETTRE ORIGINALE.
Traduction.

« Sans doute le parti qui
est au pouvoir, considère
honnêtement les communistes
comme de simples
assassins et incendiaires,
et pour ce motif il continue
avec une parfaite tranquillité
de conscience à les massacrer
comme faux pompiers. »

» Si des hommes sont
traités comme des bêtes
féroces, ils deviendront des
bétes féroces. »

» Qui peut oublier le
mémorable passage d’un
télégramme spécial publié
par un de nos confrères il
y a une quinzaine de jours
seulement : « Treize femmes
viennent d’être exécutées
après avoir été
publiquement outragées
« sur l’a place Vendôme. »

VERSION OFFICIELLE
FRANCAISE.

« Sans doute, le parti de
l’ordre a raison de traiter
d’assassins et d’incendiaires
les gens de la Commune :
est-ce une raison
pour lui de continuer a
faire un métier de boucher ? »



» Les communeux se sont
conduits an bêtes fauves ;
on les traite en bêtes
fauves. »
 
»On vient d’exécuter 12
femmes après les avoir
publiquement outragées. »


J’ai désigné par des italiques les mots qui ont été spécialement dénaturés. La transformation la plus flagrante du sens et des mots se trouve dans le dernier de ces passages, et c’est là que se trouve l’insulte qui a causé tant d’irritation à Paris. Vous remarquerez que dans la version française on me fait parler à la première personne du temps présent, tandis que dans l’original, je cite un passage guillemeté d’une com-