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surtout, une explosion de dévouement se fit vers la Commune ; les hommes capables affluèrent. S’ils furent éconduits, supplantés par des impuissants, la faute en est à ceux des membres du Comité central et de la Commune, qui consultèrent plus leurs sympathies, et quelquefois leurs intérêts personnels que le salut public. L’assemblée de la Commune, saisie de cas particuliers, fit bien quelques exemples, mais ces rigueurs accidentelles ne tenaient lieu ni de discipline ni surtout de direction.

Elle manquait absolument. La Commune, la Commission militaire, le délégué, encombraient de leurs ordres contradictoires l’Officiel, sans s’inquiéter de savoir s’ils étaient réalisables ou exécutés. Quand Cluseret créa les trois commandements de Dombrowski, Wrobleski, La Cécilia, Dombrowski s’indigna, voulut donner sa démission. — « Que signifient ces décrets ? s’écria-t-il. Et des hommes ? où me trouvera-t-il des hommes ? » — Il nous avoua n’avoir jamais eu à sa disposition, à Asnières, plus de deux mille gardes nationaux. — « Quelquefois, ajouta-t-il, je pourrais opérer des mouvements importants, envelopper des corps entiers ; je demande un renfort de quinze cents ou deux mille hommes, on m’en envoie… trois cents ! »