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des pompiers pétroleurs est aussi fabuleuse. Tout le monde sait, à l’exception, paraît-il, de MM. les officiers, qu’une quantité insuffisante d’eau lancée sur un foyer active les flammes au lieu de les éteindre, et que d’ailleurs les pompes ordinaires sont impuissantes à projeter le pétrole. — Quant aux anecdotes particulières ou personnelles, il suffit, croyons-nous, de les signaler.

D’ailleurs, la vérité se dégageait quelquefois de ces injures, et plus d’un écrivain rendit ainsi aux fédérés un hommage involontaire. On avait par exemple trouvé dans les décombres de l’Hôtel de ville une coupe en vermeil faisant partie du service de la ville, que ces voleurs n’avaient donc pas sans doute détourné[1] ; on retrouvait également à la Monnaie tous les objets du culte, calices, ostensoirs, flambeaux, enlevés aux églises[2]. Un jour, on affirmait que les fédérés avaient dévalisé le greffe du Palais de justice avant de l’incendier, et le lendemain on découvrait dans les ruines des lingots de matières précieuses. La Commune avait, disait-on, pillé la

(1) Paris-Journal. (2) Bien public.

    reconnaissant que ces pétroleuses n’avaient rien pétrolé du tout, le conseil en condamna trois à mort : pour avoir tente de changer la forme du gouvernement.

  1. Paris-Journal.
  2. Bien public.