Des témoins dignes de foi racontaient que, rue d’Angoulème, un monsieur qui avait refusé de travailler à une barricade avait été fusillé sur-le-champ ; à la même barricade, un pauvre enfant qui ne pouvait porter les pavés, avait eu la cuisse percée d’un coup de baïonnette. A la Muette, le général Dombrowski avait fait fusiller un cocher d’omnibus qui, effrayé de la pluie d’obus et de mitraille, hésitait à marcher[1]. Les fédérés qui défendaient le Panthéon avaient reçu la mission de fusiller au dernier moment les professeurs et employés de la faculté de droit domiciliés dans l’école, les administrateurs de la bibliothèque Sainte-Geneviève, les fonctionnaires du collége Henri IV. Ils en avaient fait la déclaration à des appariteurs de l’école : « Nous allons faire descendre les vieux, avaient-ils dit, et les fusiller[2]. »
Les vols des Communeux ne se comptaient pas. — Au Conseil d’Etat, ne trouvant ni vins ni argent, ils s’étaient emparés de quelques habits