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disait que parmi les fédérés emmenés à Versailles, on avait trouvé le chef des fuséens attaché à la compagnie de l’éclairage dont faisaient partie les pétroleuses. Il avait déclaré dans son interrogatoire que la ville de Paris avait été partagée en trois zones ; l’insurrection devait s’ensevelir dans les ruines de la troisième[1].

Enfin, on avait découvert le véritable motif de la dureté avec laquelle la Commune poursuivit l’exécution de son malencontreux décret interdisant aux ouvriers boulangers le travail de nuit. La Commune, qui tenait Paris haletant sous la terreur, avait conçu le projet de faire tout sauter, et il fallait qu’à tout prix les ouvriers boulangers qui travaillent dans les sous-sols ne fussent pas témoins du travail nocturne opéré dans les égouts par les agents chargés d’y établir les fourneaux de mine[2]. C’était pour un motif analogue que pendant la lutte, les fédérés avaient forcé les habitants de la rue de Rivoli à fermer hermétiquement leurs croisées. Cette mesure avait pour motif le badigeonnage au pétrole des maisons du quartier destinées à être brûlées. Les incendiaires ne voulaient pas

  1. Figaro.
  2. La Patrie.