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tionaux qui avaient servi la Commune, de renvoyer hors de Paris tout ouvrier ne justifiant pas de deux ans de domicile[1]. Comme il fallait donner à de telles horreurs un semblant de légitimité : « La guerre sociale, disait-on, c’est la guerre de celui qui n’a rien fait contre celui qui a travaillé, la guerre de l’impuissant contre le producteur, de Cartouche contre Mandrin »[2]. Et les complices de Mandrin étaient répandus par tout le monde, plus habiles, plus dissimulés, mieux servis que ceux de Loyola. « L’Internationale a ses chiffres, ses signaux et ses mots d’ordre[3]. Un journal dévoué à sa cause lui épargnera, s’il le faut, le travail compliqué d’une correspondance. Deux mots convenus, une phrase arrêtée d’avance, se glissent dans un fait Paris ; cela peut suffire pour un signal. C’est très-simple, et il est impossible de surveiller cette correspondance.

» Le ciel était avant-hier d’un azur admirable. Cette phrase peut signifier : « La police ne sait rien ; la garnison de telle ville est

  1. Figaro.
  2. Patrie.
  3. Ibid.