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s’ensuivit. Tel bataillon, commandé par la Commune exigeait le contre-seing du Comité central ; tel autre se mettait en mouvement sur un simple ordre du Comité. C’était bien la Commune qui donnait les drapeaux, passait les revues, présidait au départ des bataillons ; mais le Comité, s’appuyant sur la place Vendôme, réglait le roulement, étendait continuellement ses attributions de conseil de famille, et, comme ceux de la Commune, ses membres portaient l’écharpe et le ruban rouge, différenciés seulement par une frange d’argent.

Aussi le délégué à la guerre ne put mettre jamais sur la garde nationale une main toute-puissante. Cluseret, essayant de ruser, appela le Comité au ministère, l’y installa, crut l’annihiler ; le Comité vint et fut le maître. Encore, s’il avait exercé souverainement cette autorité qu’il disputait à la guerre ! Mais il se heurtait lui aussi contre l’indiscipline engendrée par le principe fatal de l’élection. Tel chef de bataillon trouvait le moyen de différer son départ, ayant reçu l’ordre de sortir, pendant que tel autre bataillon demeurait quinze et vingt jours de suite aux tranchées.

A côté du Comité central de la Fédération, le Comité central d’artillerie prétendait disposer