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sans ressources propres, un diminutif de Trochu. Rossel, venu trop tard, entièrement ignorant de ce milieu, où il fallait surtout un homme politique, plus homme de critique que d’initiative, se débattit dans les ténèbres et ne sut pas innover.

Seule, la Commune l’aurait pu. Mais c’était la garde nationale qui avait fait le 18 mars. le Comité central installe la Commune. Comment donner des lois à cette force qui faisait et défaisait les gouvernements ? Les élus du 26 mars n’étaient pas pour l’oser, et, timides. ils laissèrent les gardes victorieux et d’autant moins disciplinables, maîtres absolus de leur organisation intérieure. Ceux-ci, après le 18 mars, reconstituèrent les cadres des bataillons, et tous les officiers qui, dès le début, ne s’étaient pas ralliés à la Révolution, furent éliminés sans pitié, plusieurs même poursuivis et arrêtés. — Leurs successeurs, élus trop souvent par de petits groupes, n’eurent qu’une médiocre autorité. — Le Comité central fut également renouvelé depuis le 18 mars, et moins heureusement composé que le premier, prétendit représenter comme lui la garde nationale. La Commune laissa vivre cette autorité, qui n’avait plus de raison d’être, et le plus grand désordre