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les routes et tous les villages avoisinant Paris. Dans chaque bourg un peu important, on avait même établi jusqu’à deux brigades de gendarmerie. Un commissaire de police généralement choisi parmi les anciens commissaires de police ou officiers de paix résidant à Paris sous l’empire, était installé dans toutes les gares et dans les stations de première classe. Tous les trains étaient inspectés avec la plus grande sévérité. Les individus sans passeport ou qui n’étaient pas munis de papiers constatant parfaitement leur identité étaient mis en état d’arrestation et envoyés à Versailles.

Une très-grande surveillance fut exercée sur tout le littoral de la Manche. Un avis affiché dans tous les ports prévint les patrons de bateaux que quiconque prendrait à son bord un individu non muni d’un passe-port en règle serait immédiatement arrêté. Tout passe-port délivré par les ambassadeurs, ministres ou consuls étrangers ainsi que par les maires, préfets et sous-préfets fut considéré comme nul et non avenu.

Dans ces jours de terreur, on vit s’abattre sur Paris le fléau des dénonciations. Elles affluèrent de tous les côtés et beaucoup s’en servirent pour satisfaire des rancunes personnelles. Du 22