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Tout matelot que l’on surprend causant avec eux est passible de mort. Les sentinelles qui veillent aux entre-ponts ont ordre de tirer sur les détenus s’ils s’approchaient du grillage des sabords.

Leur nourriture est ainsi composée : à cinq heures du matin, un biscuit ; à midi, du pain et des haricots ; à six heures, un biscuit et des haricots. Pas de vin, pas de tabac. Les envois ne parviennent point.

Voici les noms des navires transformés en pontons, sur lesquels sont placés les fédérés : — à Brest : Fontenoy, Napoléon, Austerlitz, Breslau, Duguay-Trouin, Ville de Bordeaux, Ville de Lyon, Aube, Marne, Yonne et Hermionne ; — à Cherbourg : la Ville de Nantes, le Tage, le Tourville, le Calvados, la Garonne, le Bayard.

D’autres, jetés dans les forts, y ont retrouvé les premiers fédérés pris dans la sortie du 4 avril. Parmi tant de vaillants défenseurs de la liberté, qu’il nous soit permis de signaler Élisée Reclus, un des géographes les plus, estimés de notre pays. Dès les premiers jours de la Commune, il s’enrôla dans les compagnies de marche. Fait prisonnier le 4 avril, amené à Versailles, un misérable de cette foule ignoble qui insultait