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Et une foule d’individus, qui jamais de leur vie n’avaient vu le membre de la Commune, hurlaient plus fort que les autres : « C’est Billioray ! »

L’officier donna l’ordre de procéder à l’exécution. On garotta la victime, qui se débattait énergiquement, et on la fusilla à bout portant.

Le soir, on envoya son cadavre, avec une foule d’autres, à Issy, pour y être enterré.

Le caporal qui commandait l’escorte du convoi disait en montrant le cadavre du faux Billioray :

— Le misérable ! il est mort lâchement, il se traînait à genoux ![1]

Quelques jours après, le vrai Billioray était arrêté. Les papiers trouvés sur l’infortuné fusillé à sa place prouvèrent qu’il s’appelait réellement Constant, qu’il était établi mercier au Gros-Caillou et que toujours il était resté étranger à la politique. Ainsi on ne s’était même pas donné la peine de fouiller ce malheureux avant de l’exécuter.

On annonça dans tous les journaux la mort du membre de la Commune Vallès, et le Gaulois

  1. Le Siècle.