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Boulogne — Les prières publiques. — Humanité de Mmes Thiers et Mac-Mahon.


L’ordre régnait à Paris !

Cavaignac avait promis le pardon et il massacra. M. Thiers avait promis le massacre, il en soûla l’armée.

Il n’y eut plus à Paris qu’un gouvernement, l’armée qui avait massacré Paris.

— « Soldats et marins, dit Mac-Mahon, le public applaudit au succès de vos patriotiques efforts. »

La ville fut divisée en quatre grands commandements sous les ordres des quatre généraux Vinoy. Ladmirault, Cissey, Douay, et soumise au terrible régime de l’état de siège. Tous les pouvoirs dévolus à l’autorité civile furent placés entre les mains de l’autorité militaire. Tous les lieux publics durent être évacués à onze heures du soir. Les théâtres furent fermés ; les affichés soumises au commandant en chef. Les journaux durent obtenir l’autorisation de paraître, et il fut interdit de les crier. Des affiches apposées sur tous les murs annoncèrent que tout citoyen trouvé détenteur d’une arme quelconque serait immédiatement arrêté et traduit devant un conseil de guerre ; que