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poser sa volonté ou sa suprématie au reste de la nation et de prétendre à une dictature qui serait un attentat contre l’indépendance et la souveraineté des autres communes.

" Ils se trompent quand ils accusent Paris de poursuivre la destruction de l’unité française, constituée par la Révolution. L’unité, telle qu’elle nous a été imposée jusqu’à ce jour par l’empire, la monarchie et le parlementarisme, n’est que la centralisation despotique, intelligente, arbitraire ou onéreuse. L’unité politique, telle que la veut Paris, c’est l’association volontaire de toutes les initiatives locales, le concours spontané, libre, de toutes les énergies individuelles, en vue du but commun, qui est le bien-être, la liberté et la sécurité de tous.

" La révolution communale commencée par l’initiative populaire, le 18 mars, a inauguré une ère nouvelle de politique expérimentale, positive, scientifique. C’est la fin du vieux monde gouvernemental, clérical, militariste, fonctionnariste, la fin de l’exploitation, de l’agiotage, des monopoles, des privilèges auxquels le prolétariat doit son servage et la patrie ses malheurs et ses désastres.