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attaque de face, et c’était principalement par la barrière du Trône, que le faubourg Saint-Antoine et ces dernières positions devaient être enlevées.

À l’intersection des boulevards Voltaire et Richard-Lenoir, on commençait une barricade formée de tonneaux, de pavés et d’énormes balles de papier ; un fossé profond la défendait en outre du côté de la place du Château-d’Eau. Les maisons furent occupées à une assez grande distance. Cet ouvrage était inabordable de front, mais il devait être également tourné.

L’église Saint-Ambroise était devenue l’arsenal, depuis le transfert des services à la mairie du XIe. Les rues avoisinantes, le bas des mes Oberkampf, d’Angoulême, etc., ainsi que le faubourg du Temple, la rue Fontaine-au-Roi et l’avenue des Amandiers, étaient solidement barricadés.

A l’entrée du boulevard Voltaire, place du Château-d’Eau, un ouvrage s’élevait ; mais loin d’avoir l’importance qu’on lui a attribué, il atteignait à peine une hauteur de deux mètres. Derrière ce fragile rempart, soutenu seulement par deux pièces de canon, les fédérés devaient arrêter, pendant vingt-quatre heures, toutes les